Harlan Coben sort Ne t’enfuis plus, un nouveau livre à suspense chez Belfond. Le roman, qui semble taillé pour séduire le plus grand nombre de lecteurs et de lectrices, remplit son contrat et il le fait en musique.
Passons sur les effets de style dont le fameux « pousser un hurlement muet » qui remplace le cri resté coincé dans la gorge, passons aussi l’ami hacker qui permet d’accéder à des renseignements (voir l’article de Geoffroy Domangeau dans L’Indic n°27), passons le personnage secondaire ancien marine qui donne un coup de main… Que reste-t-il ?
Un thriller. Ici le monde est dangereux, la menace est partout. Les pages se tournent au rythme des rebondissements. Le livre repose sur une thématique assez forte : le secret, et son inévitable corolaire : le mensonge. Et tout cela au sein de la famille, un sujet qui parle à tout le monde. Car c’est sûrement ce que vise Harlan Coben, parler au plus grand nombre. Il le fait sans oublier d’aborder les évolutions de la société, avec une réflexion sur l’organisation de la famille et les rôles des hommes et des femmes au sein du foyer (les hommes cuisinent et parlent de recettes).
Le premier chapitre s’ouvre sur l’évocation de John Lennon et des Beatles. Toutes les citations musicales (Alanis Morisette, Les Dobbie Brothers, les Cranberries, The girl from Ipanema…) sont familières de la lectrice et du lecteur. Qui ne connait pas les Beatles ? Qui n’entend pas une petite musique quand on lui dit : Strawberry Fields, Imagine, Penny Lane… L’utilisation de la musique apparaît alors à l’image de l’écriture, dont nous parlions plus haut : les références sont connues et elles fonctionnent, son succès en est la preuve.
Emeric Cloche.
Harlan Coben, Ne t’enfuis plus, Belfond, 2019
John Lennon, Imagine, Apple, EMI, 1971