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L’île de Hôzuki de Kei Sanbe

L'île de Hôzuki de Kei Sanbe

Les 4 tomes de L’île de Hôzuki naviguent en eaux troubles, quelque part entre les Goonies et Agatha Christie. Voilà une histoire qui vous ouvrira les portes de l’univers manga.

Sur l’île de Hôzuki se trouve une institution pour enfants abandonnés. Chacun d’eux a vécu un traumatisme. Une équipe d’enseignants les encadre, mais l’institution se porte mal. Les enfants sont peu nombreux et les bâtiments délabrés inquiétants. Une étrange ambiance plane sur l’île, très vite le doute et la peur s’installent chez les nouveaux arrivants.

L’enfance se marie bien avec les mensonges, les faux-semblants et la paranoïa. Difficile de séparer le vrai du faux à cette période. Si ce manga met en scène des enfants, il s’adresse aussi aux adultes. Le mangaka Kei Sanbe (Le berceau des esprits, Erased, Echoes…) arrive à maintenir le suspense sur 4 tomes avec des ingrédients classiques. Le dessin est original avec un trait rond et agréable, les détails travaillés plaisants à l’oeil. L’histoire avance vite malgré de rares longueurs et répétitions. Plusieurs intrigues se mêlent et le fil entre la réalité et le fantasme est ténu. L’horreur ne va jamais trop loin (pas de surenchère) mais il y a quelques moments de stress et la tonalité reste assez sombre. L’étrangeté qui émane du récit vient de l’alchimie entre les éléments (enfance, mystère, île, super méchant…).

Il y a dans L’île de Hôzuki un petit côté Spirou Magazine en plus violent, un Club des cinq plus rude. De l’aveu même de l’auteur, l’ambiance « roman policier » règne cependant en maîtresse. Nul doute que cela fonctionnera avec des lectrices et des lecteurs d’horizons différents.

À lire assurément.

Emeric Cloche

Kei Sanbe, L’Île Hôzuki, histoire en 4 tomes, traduit du japonais par David Le Quéré, Ki-oon éditions, 2010 réédité en 2018.