De roman en roman, Michèle Pedinielli pose le portrait d’une femme, Ghjulia Boccanera, et celui d’une ville, Nice. Sans collier marque le retour de la détective dans sa ville après un éprouvant épisode en Corse.
Une enquête n’a pas la même saveur selon la personne qui la mène. Prenez un flic borderline à l’aise pour s’affranchir des lois au nom de la lutte contre le Mal, prenez un avocat défenseur des causes perdues, ou bien une détective ménopausée, vous n’obtiendrez pas la même ambiance. Qu’en est-il de l’enquête ?
D’un côté, une affaire de disparition sur un chantier immobilier mène à la mort et au monde des truands. Rien de palpitant a priori, sauf pour tirer le fil de l’exploitation humaine dans des villes où le mètre carré atteint des sommes sans proportionnalité avec la beauté des constructions. Nous sommes dans du roman noir.
De l’autre, une infirmière perd peu à peu la mémoire et tente de le cacher à son entourage professionnel. Pendant ce temps, Ferdi le SDF est de retour en ange gardien de Diou. Le récit empreinte le chemin du passé, comme aime à faire l’autrice qui imbrique à sa construction l’attentat de la gare de Bologne en Italie. Sans collier ne joue pas sur le fait de surprendre par des révélations fracassantes. On se régale parce qu’on rit, qu’on voyage et qu’on est ému.
Caroline de Benedetti
Michèle Pedinielli, Sans collier, Editions de l’Aube, 2023, 18,90 €, 253 p.
