Sur la première de couverture de ce troisième opus de Heine Bakkeid, l’éditeur a mentionné un avis du Daily Mail. Il semblerait que l’auteur norvégien ait un lien avec Stephen King. Pas un lien familial stricto sensu, plutôt une forte ressemblance d’écriture. Ou d’ambiance. Ou de suspens. Alors soit. Mais non.
Il faut bien l’avouer, Nous n’allons pas nous réveiller est plutôt un bon basique des pays du nord : pas de voiture psychopathe mais de la Volvo résistante au grand froid, pas de clown terrifiant mais du défenseur de l’environnement aux longs cheveux flottant dans le vent du nord.
On retrouve le personnage principal des deux précédents romans, et force est de constater qu’il ne va pas tellement mieux. Disons que ce n’est pas pire. L’auteur l’entoure ici d’une dimension familiale. C’est mignon. On sait bien que nos problèmes découlent des modèles donnés par des parents inaptes à être de bons parents, pas de nouveauté sous le soleil norvégien. Cependant, on regrettera la longueur de l’enquête qui se résout en quelques pages finales. Ne boudons pas notre plaisir pour autant. Quand on aime le scandinave, on passe sur certains détails.
On souhaite le meilleur au personnage, qui somme toute a fait le job même sans frissons terribles. Un quatrième opus serait possiblement l’opus de trop. Et bien sûr, on n’est pas obligé de se fier au Daily Mail. Ni à votre serviteur.
Pascale Brosseau
Heine Bakkeid, Nous n’allons pas nous réveiller, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, Les Arènes, EquinoX, 2022, 512 p., 23 euros