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Le printemps basque d’April Latimer de John Banville

Le printemps basque d'April Latimer de John Banville

Découvrir un auteur. John Banville est publié en France depuis les années 90. Certains de ses romans ont été adaptés au cinéma. Sous le pseudo de Benjamin Black, il a créé en 2007 le personnage récurrent du légiste Quirke. On le retrouve ici dans Le printemps basque d’April Latimer.

C’est l’écriture de John Banville qui s’impose d’abord. L’ironie et la familiarité dont il use pour décrire un petit tueur à gages irlandais, Terry. La tendresse grinçante pour dépeindre Quirke et sa femme Evelyn en vacances en Espagne. L’ambiance est estivale et les descriptions dégagent un parfum de carte postale. Il faut dire, l’histoire se déroule dans les années 60. Mais en coulisses, la vie des personnages porte la trace de nombreuses souffrances. Quirke a été alcoolique, Evelyn a connu les camps de concentration. Le contraste est saisissant. L’enquête, qui n’en est pas vraiment une, renvoie aux enfances cabossées.

Tout tourne autour d’une jeune femme, une mystérieuse médecin des urgences de San Sebastian. Le fil narratif et la temporalité du récit sont la deuxième particularité de ce roman. On le sent, l’auteur évoque des éléments essentiels qui ont déjà eu lieu (dans La disparition d’April Latimer). Les drames sont passés et peut-être une issue heureuse peut survenir. Alors, dans une atmosphère rétro, entre Dublin et San Sebastian, on savoure cet esthète du roman noir.

Caroline de Benedetti

John Banville, Le printemps basque d’April Latimer, Robert Laffont, 2025, traduit par Michèle Albaret Maatch, 24 €, 416 p.