Après le monde de l’art et des faussaires dans Trente grammes, l’autrice française raconte l’enfance fracassée par la violence.
Éducateur en foyer d’accueil pour mineurs, Till aime son métier au point d’y avoir sacrifié son mariage, comme bien des flics de roman noir. Dans le rôle de l’affaire obsédante, Audrey, 14 ans. L’adolescente a un accident après une dispute avec l’éducateur et tombe dans le coma. Dès lors, Till s’acharne à réparer sa faute, en cherchant la mère d’Audrey. Il peut compter sur l’aide de sa copine psy, Anya, et peut-être celle de l’étrange flic Gaëtan Delmas. Tous vivent les difficultés de la filiation.
À travers le personnage de Till, Gabrielle Massat met en lumière les rouages de la protection de l’enfance. Un service public qui, comme bien d’autres, subit le manque de moyens, l’épuisement, et le carriérisme de certains. L’enquête révèle les failles des uns et des autres. Till doit se pencher sur les mécanismes de la domination pour dénouer les nœuds. S’il ne faut pas attendre de grande surprise, Gracier la bête parvient à émouvoir et met en évidence le fil fragile qui nous sépare tous de la violence.
Caroline de Benedetti
Gabrielle Massat, Gracier la bête, 2025, Lattès, 20,90 €, 336 p.

