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Il n’y a de plus grande folie de Alessandro Robecchi

Il n'y a de plus grande folie de Alessandro Robecchi

Depuis l’agréable découverte de Ceci n’est pas une chanson d’amour, premier roman de l’auteur italien, deux autres titres ont été publiés. Il était donc temps de reprendre le fil de la série mettant en scène Carlo Monterossi. Dans Il n’y a de plus grande folie Alessandro Robecchi joue sa partition milanaise, au son de Bob Dylan, d’opéra, de regrets et d’amours passées.

Pour saisir l’atmosphère des romans d’Alessandro Robecchi, peut-être faut-il dépeindre son héros. Ni flic, ni détective, ni journaliste, ni avocat, Carlo Monterossi joue dans l’équipe des oisifs disposant de temps pour enquêter. Encore que… Disons qu’il a un ami nommé Oscar Falcone, « entre fouineur, enquêteur et sourcier détecteur d’ennuis ». Carlo l’accompagne, et joue le « élémentaire Watson ». Partir en mission pour ramener un vieux riche excentrique chez lui, ce n’est pas enquêter. Sauf quand l’amour de jeunesse du riche Serrani est tuée dans la rue.

« Si on construit soigneusement une histoire, si on la peaufine jusque dans les détails, l’histoire se termine bien. » Mais qu’est-ce que c’est, bien se terminer ? Quand on connaît l’identité de l’assassin et que celui-ci finit en prison ? Vous verrez, alors, si Il n’y a pas de plus grande folie se finit bien. Il faudra suivre l’enquête de Carlo et Oscar, et celle de Ghezzi et Carella, les flics du roman.

Alessandro Robecchi possède l’art des dialogues et des descriptions. Il sait trouver les images. « Elle sourit à sa façon, avec un coup de hache qui apparaît soudain dans le tronc du bouleau. » Il donne corps à la ville de Milan et ses différents quartiers, celui de la morte, celui des flics autour du « carré de la mode » et de la Via Fatebenefratelli. Il joue avec la météo d’un mois de novembre où la pluie ne cesse de tomber. De quoi ramener à la mémoire les romans d’un autre italien, un milanais, Gianni Biondillo.

Donc, il y a bien des flics mais l’enquête ne leur appartient pas tant que ça. Les méchants et les coupables sont là, mais le sujet du roman se trouve ailleurs. Dans l’humour et l’humanité, dans le frottement des personnages et la profondeur de leurs sentiments. Lire Robecchi, c’est un peu comme entrer dans une famille.

Caroline de Benedetti

Alessandro Robecchi, Il n’y a de plus grande folie, Editions de L’Aube, 2025, traduit de l’italien par Paolo Bellomo avec le concours d’Agathe Lauriot dit Prévost, 21,90 €, 392 p.